La revue du Top 10 actions suisses d'avril 2025
Un marché cher mais défensif !
Introduction
Dans cet article, nous analysons les métriques financières des 10 plus grandes entreprises suisses en termes de capitalisation boursière, un classement qui couvre des market caps allant de 50,95 à 269,59 milliards de dollars US.
Ce top 10 reflète une économie suisse diversifiée, avec une forte présence des secteurs pharmaceutiques (deux entreprises), des assurances et réassurances (trois entreprises), mais aussi des industries variées comme l’agroalimentaire, le luxe, les équipements électriques, la construction (ciment) et les services financiers.
Nous évaluerons ces entreprises à travers des métriques clés : capitalisation boursière, croissance annualisée du chiffre d'affaires sur 5 ans (CAGR 5Y), multiples de valorisation (EV/EBITDA, P/E, P/FCF, P/B, P/TBV), rentabilité des capitaux investis (ROIC) ou des fonds propres (ROE pour les financières), solidité du bilan (dette nette/EBITDA), rendement du dividende, rendement total pour l’actionnaire (incluant les rachats d’actions), et payout ratio.
Nous comparerons également les bénéfices nets aux free cash flows (FCF) pour évaluer la soutenabilité des dividendes.
Sélection d’Actions
Roche Holding AG (ROG)
Roche, un géant pharmaceutique, affiche une capitalisation boursière de 269,59 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est légèrement négative à -0,43 %, ce qui est typique d’un secteur mature. L’EV/EBITDA est de 11,7x, un peu au-dessus de notre seuil "value" de 7x, et le P/E est élevé à 29,8x. Cependant, le P/FCF de 14,8x est plus raisonnable, surtout que les FCF (18,26 milliards de dollars) dépassent largement les bénéfices nets (9,21 milliards de dollars), un signe de forte génération de cash. Le ROIC est excellent à 22,63 %, démontrant une rentabilité élevée. La dette nette/EBITDA de 0,9x est faible, ce qui est un point fort. Le rendement du dividende est de 3,27 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 3,58 %, indiquant de légers rachats d’actions. Le payout ratio de 92,42 % semble élevé, mais ajusté à environ 45-50 % en tenant compte des FCF, il reste soutenable.
Roche est un dossier défensif intéressant pour un investisseur orienté rendement, mais les multiples un peu tendus incitent à la prudence.
Nestlé S.A. (NESN)
Nestlé, leader mondial de l’agroalimentaire, a une capitalisation boursière de 263,34 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est également négative à -0,25 %, ce qui reflète un secteur mature. L’EV/EBITDA est de 14,8x, et le P/E de 22,2x est élevé, tout comme le P/FCF de 21,7x, ce qui est cher payé pour une croissance quasi nulle. Le ROIC est correct à 11,80 %, mais la dette nette/EBITDA de 3,0x est à la limite pour une entreprise non financière, ce qui est préoccupant. Le rendement du dividende est de 3,38 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 5,23 %, grâce à des rachats d’actions. Le payout ratio de 71,81 % est un peu élevé, mais les FCF (12,16 milliards de dollars) sont proches des bénéfices nets (12,00 milliards de dollars), ce qui rend le dividende soutenable.
Nestlé est un dossier défensif, mais les multiples élevés et la dette limitent son attrait.
Novartis AG (NOVN)
Novartis, un autre géant pharmaceutique, affiche une capitalisation boursière de 212,27 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est faible à 1,22 %, ce qui est cohérent pour le secteur. L’EV/EBITDA est de 11,1x, et le P/E de 19,1x est un peu élevé, mais le P/FCF de 13,1x est plus attractif, surtout avec des FCF (16,25 milliards de dollars) supérieurs aux bénéfices nets (11,95 milliards de dollars). Le ROIC est solide à 19,35 %. La dette nette/EBITDA de 1,1x est raisonnable. Le rendement du dividende est de 3,55 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 7,50 %, grâce à des rachats d’actions massifs. Le payout ratio de 63,85 % est ajusté à environ 40-45 % en tenant compte des FCF, ce qui est soutenable.
Novartis est un dossier intéressant pour un investisseur orienté rendement, avec une bonne rentabilité et un rendement total de l’actionnaire attractif.
Chubb Limited (0044328)
Chubb, une compagnie d’assurance, a une capitalisation boursière de 118,62 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 10,30 %, probablement due à une croissance externe. Le P/E est de 13,1x, au-dessus de notre seuil "value" de 10x pour les financières, et le P/TBV de 1,9x n’offre pas de décote sur les actifs tangibles. Le ROE est correct à 14,60 %. Le rendement du dividende n’est pas indiqué, mais le rendement total pour l’actionnaire est de 2,43 %, suggérant des rachats d’actions. Le payout ratio de 15,49 % est bas, mais les données semblent incohérentes (absence de dividende dans les métriques).
Chubb ne présente pas de décote sur les actifs tangibles, ce qui nous pousse à rester à l’écart.
Compagnie Financière Richemont (CFR)
Richemont, un acteur du luxe, affiche une capitalisation boursière de 106,07 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 8,06 %, ce qui est moyen pour le secteur. L’EV/EBITDA est de 15,8x, et le P/E de 27,8x est élevé, tout comme le P/FCF de 28,2x, ce qui est cher payé, surtout en bas de cycle pour le luxe. Le ROIC est correct à 10,06 %. La dette nette/EBITDA est inexistante (position de cash net), ce qui est un point fort. Le rendement du dividende est de 1,74 %, mais le rendement total pour l’actionnaire tombe à 0,81 %, indiquant une dilution. Le payout ratio de 130,43 % est insoutenable, même avec des FCF (3,78 milliards de dollars) équivalents aux bénéfices nets.
Richemont est trop cher payé, et la dilution est trop élevée.
UBS Group AG (UBSG)
UBS, la plus grande banque suisse après sa fusion avec Crédit Suisse, a une capitalisation boursière de 100,62 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 10,67 %, probablement due à la fusion. Le P/E est de 20,9x, bien au-dessus de notre seuil "value" de 10x pour les financières, et le P/TBV de 1,4x n’offre pas de décote. Le ROE est faible à 5,99 %, ce qui est décevant pour une banque. Le rendement du dividende est de 3,22 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 5,15 %, indiquant des rachats d’actions. Le payout ratio de 43,37 % est raisonnable. Cependant, les risques liés à la fusion avec Crédit Suisse (actifs douteux) et l’absence de décote sur les actifs tangibles nous poussent à rester à l’écart.
Zurich Insurance Group (ZURN)
Zurich Insurance affiche une capitalisation boursière de 100,29 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est négative à -0,95 %. Le P/E est de 17,6x, au-dessus de notre seuil "value", et le P/TBV de 3,9x est exorbitant, sans décote sur les actifs tangibles. Le ROE est solide à 23,32 %. Le rendement du dividende est de 4,51 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 5,45 %, grâce à des rachats d’actions. Le payout ratio de 71,48 % est un peu élevé, mais soutenable.
Zurich Insurance est trop cher payé pour une assurance, et l’absence de décote sur les actifs tangibles nous pousse à rester à l’écart.
ABB Ltd (ABBN)
ABB, un fabricant suédo-suisse d’équipements électriques, a une capitalisation boursière de 97,67 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 3,26 %, ce qui est faible. L’EV/EBITDA est de 15,6x, et le P/E de 25,0x est élevé, tout comme le P/FCF de 25,5x, ce qui est cher pour une croissance aussi modeste. Le ROIC est solide à 18,05 %. La dette nette/EBITDA de 0,4x est très faible, un point fort. Le rendement du dividende est de 1,92 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 2,63 %, indiquant de légers rachats d’actions. Le payout ratio de 44,96 % est soutenable, avec des FCF (3,83 milliards de dollars) proches des bénéfices nets (3,94 milliards de dollars).
ABB est de bonne qualité, mais les multiples élevés limitent son attrait.
Holcim AG (HOLN)
Holcim, un géant du ciment, suite à la fusion avec le français Lafarge, affiche une capitalisation boursière de 60,31 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est négative à -0,24 %, ce qui est attendu pour un secteur cyclique et mature. L’EV/EBITDA est de 9,7x, et le P/E de 19,0x est un peu élevé, mais le P/FCF de 13,6x est plus raisonnable, surtout avec des FCF (4,43 milliards de dollars) supérieurs aux bénéfices nets (3,22 milliards de dollars). Le ROIC est correct à 7,75 % pour ce secteur. La dette nette/EBITDA de 1,2x est gérable. Le rendement du dividende est de 3,21 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 5,53 %, grâce à des rachats d’actions. Le payout ratio de 54,10 % est ajusté à environ 40 % en tenant compte des FCF, ce qui est soutenable.
Holcim est un dossier intéressant pour un investisseur orienté rendement, avec un bon dividende et un rendement total attractif.
Swiss Re AG (SREN)
Swiss Re, un réassureur, a une capitalisation boursière de 50,95 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est négative à -2,06 %. Le P/E est de 15,9x, au-dessus de notre seuil "value", et le P/TBV de 2,8x n’offre pas de décote. Le ROE est de 14,15 %, un niveau correct. Le rendement du dividende est de 4,85 %, mais le rendement total pour l’actionnaire tombe à 4,24 %, indiquant une légère dilution. Le payout ratio de 61,03 % est soutenable.
Swiss Re offre un rendement du dividende attractif, mais les multiples élevés et l’absence de décote sur les actifs tangibles nous poussent à rester à l’écart.
Conclusion
Ce top 10 suisse est marqué par une forte présence des financières (assurances et banque, 40 % du classement) et des pharmaceutiques (20 %), suivies par des secteurs variés comme l’agroalimentaire, le luxe et le ciment. Pour un investisseur orienté rendement, Holcim se démarque avec un rendement total pour l’actionnaire de 5,53 %, un dividende attractif (3,21 %) et des multiples raisonnables (P/FCF de 13,6x), en plus de la stabilité du franc suisse. Novartis est également intéressant pour un profil rendement, avec un rendement total de 7,50 % et une bonne rentabilité (ROIC de 19,35 %). En revanche, UBS, Zurich Insurance, Swiss Re et Richemont sont à éviter en raison de multiples élevés, d’absence de décote sur les actifs tangibles ou de dilution. Nestlé et ABB, bien que qualitatifs, sont trop chers payés pour leur croissance limitée. Cette analyse n’est pas un conseil en investissement ! Faites vos propres recherches avant de prendre une décision.
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