La revue du Top 10 actions italiennes d'Avril 2025
Là-bas aussi c'est plutôt de la "vieille" économie.
Introduction
Dans cet article, nous allons passer en revue les performances et les perspectives des 10 plus grandes entreprises italiennes en termes de capitalisation boursière, un classement qui couvre des market caps allant de 18 à 92 milliards de dollars US.
Ce top 10 reflète des secteurs traditionnels de l’économie italienne : finance, assurance, énergie, automobile de luxe, textile, et services postaux.
Nous analyserons ces entreprises à travers des métriques clés : capitalisation boursière, croissance annualisée du chiffre d'affaires sur 5 ans (CAGR 5Y), multiples de valorisation (EV/EBITDA, P/E, P/FCF, P/B), rentabilité des capitaux investis (ROIC) ou des fonds propres (ROE pour les financières), solidité du bilan (dette nette/EBITDA), rendement du dividende, rendement total pour l’actionnaire (incluant les rachats d’actions), et payout ratio. Nous comparerons également les bénéfices nets aux free cash flows (FCF) pour évaluer la soutenabilité des dividendes.
Sélection d’Actions
Intesa Sanpaolo (ISP)
Intesa Sanpaolo, la plus grande banque italienne, affiche une capitalisation boursière de 92,82 milliards de dollars. Sa croissance annualisée sur 5 ans est de 10,29 %, un chiffre élevé pour le secteur bancaire, qui est généralement mature. Cela suggère une possible fusion ou acquisition dans les années récentes. Le P/B est de 1,4x, ce qui ne laisse pas de marge de sécurité (idéalement, on préfère un P/B, voire, un P/TBV inférieur à 1 pour les banques). Le ROE est solide à 13,38 %, et le rendement du dividende est attractif à 7,09 %.
Intesa semble un peu chère pour un investisseur value, et le secteur bancaire reste risqué en raison de sa sensibilité à la régulation et aux cycles économiques. À éviter pour un investisseur prudent.
UniCredit (UCG)
UniCredit, la deuxième banque italienne, a une capitalisation de 89,70 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 9,72 %, probablement due à une fusion ou acquisition, comme pour Intesa. Le P/E est de 9,6x, juste en dessous de notre seuil value de 10x, ce qui est intéressant, mais le P/B de 1,4x n’offre pas de décote sur les actifs tangibles. Le ROE est excellent à 15,38 %, et le rendement du dividende est de 5,55 %, avec un rendement total pour l’actionnaire de 12,69 % grâce à des rachats d’actions. Le payout ratio de 50,93 % est soutenable. UniCredit est un dossier intéressant pour un investisseur cherchant du rendement via les dividendes et rachats d’actions, mais l’absence de marge de sécurité sur les actifs incite à la prudence.
Enel (ENEL)
Enel, un géant de l’énergie verticalement intégré, affiche une capitalisation de 82,83 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est quasi nulle à 0,12 %, ce qui est typique d’un secteur mature. Les multiples sont contrastés : un EV/EBITDA de 7,2x est proche de la zone value (idéalement <7x), mais le P/E de 11,8x et le P/FCF de 18,6x sont un peu élevés. Le ROIC est correct à 9,38 %, mais la dette nette/EBITDA de 3,2x est notable, bien que gérable pour ce secteur grâce à la visibilité des cash flows. Le rendement du dividende est élevé à 6,77 %, mais le rendement total pour l’actionnaire tombe à 6,01 %, indiquant une légère dilution. Avec un payout ratio de 76,57 %, la rémunération des actionnaires est à surveiller, surtout si les FCF restent inférieurs aux bénéfices nets. Enel est un dossier défensif, mais la soutenabilité du dividende me paraît un peu douteuse.
Ferrari (RACE)
Ferrari, positionnée dans le luxe plutôt que l’automobile classique, a une capitalisation de 77,47 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est solide à 12,13 %, reflétant la qualité de la marque. Les multiples sont élevés : EV/EBITDA de 34,4x, P/E de 49,6x, et P/FCF de 51,8x, typiques d’un dossier de croissance premium. Le ROIC est excellent à 22,02 %, et le bilan est sain avec une dette nette/EBITDA de 0,7x. Le rendement du dividende est faible à 0,74 %, mais le rendement total pour l’actionnaire atteint 1,37 % grâce à des rachats d’actions. Le payout ratio de 28,91 % est bas, et les FCF sont proches des bénéfices nets, le dividende est donc bien sécurisé et a du potentiel pour augmenter?
Ferrari est un dossier de croissance de qualité, mais sa valorisation élevée expose à un risque de correction si la croissance ralentit.
Assicurazioni Generali (G)
Generali, dans l’assurance, affiche une capitalisation de 53,75 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est négative à -7,29 %, probablement due à une cession d’activités. Le P/E est de 14,0x, bien au-dessus de notre seuil value de 10x pour une assurance, et le P/B de 1,7x n’offre pas de décote. Le ROE est correct à 13,04 %. Le rendement du dividende est de 4,38 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 5,30 % grâce à des rachats d’actions. Le payout ratio de 53,33 % est soutenable.
Generali n’est pas assez décotée pour un secteur complexe comme l’assurance, et les investisseurs prudents devraient l’éviter.
Eni (ENI)
Eni, un acteur pétrolier et gazier intégré, a une capitalisation de 49,54 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 5,17 %, ce qui est correct pour le secteur. L’EV/EBITDA de 3,9x est dans la zone value, mais le P/E de 18,9x est élevé, probablement à cause de bénéfices nets ponctuellement bas (dépréciations ?). Le P/FCF de 8,6x est plus pertinent ici, car les FCF sont deux fois supérieurs aux bénéfices nets. Le ROIC est modeste à 5,11 %, et la dette nette/EBITDA de 1,5x est gérable. Le rendement du dividende est de 6,57 %, et le rendement total pour l’actionnaire atteint 11,87 % grâce à des rachats d’actions. Le payout ratio de 121,36 % semble élevé, mais ajusté avec les FCF, il est plus proche de 60 %, ce qui est soutenable.
Eni est un dossier intéressant pour un investisseur cherchant du rendement avec une marge de sécurité.
Leonardo (LDO)
Leonardo, spécialiste de la défense, affiche une capitalisation de 28,81 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 5,20 %. Les multiples sont élevés : EV/EBITDA de 14,7x, P/E de 25,3x, et P/FCF de 42,0x, ce qui reflète les attentes de croissance liées au réarmement en Europe. Le ROIC est correct à 7,50 %, et la dette nette/EBITDA de 0,8x est faible. Le rendement du dividende est de 1,15 %, mais le rendement total pour l’actionnaire tombe à 0,59 %, indiquant une dilution. Le payout ratio de 14,99 % est bas, mais les FCF sont inférieurs aux bénéfices nets, ajustant le ratio à environ 30 %. Leonardo est un dossier spéculatif pour un investisseur croissance, mais les multiples élevés incitent à la prudence.
Poste Italiane (PST)
Poste Italiane, a une capitalisation de 23,34 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est négative à -16,27 %, probablement due à une cession d’activités. L’EV/EBITDA de 21,8x et le P/E de 11,3x sont au-dessus de la zone value, et le P/B de 1,9x n’offre pas de décote. Le ROE est solide à 18,18 %. Le rendement du dividende est de 6,48 %, mais l’absence de données sur le payout ratio limite l’analyse.
Poste Italiane n’offre pas de marge de sécurité et est à éviter pour un investisseur prudent.
Prada (PRD)
Prada, dans le textile et le luxe, affiche une capitalisation de 18,12 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 10,98 %, probablement un mix de croissance organique et externe. L’EV/EBITDA de 9,8x est proche de la zone value, mais le P/E de 20,9x et le P/FCF de 14,7x sont un peu élevés. Le ROIC est solide à 12,50 %, et la dette nette/EBITDA de 0,8x est faible. Le rendement du dividende est de 2,07 %, et le rendement total pour l’actionnaire est de 2,00 %, indiquant une légère dilution. Les FCF sont supérieurs aux bénéfices nets, ce qui abaisse le payout ratio ajusté.
Je mettrais plutôt Prada dans la catégorie “croissance à prix raisonnable”.
Terna (TRN)
Terna, opérateur de transport d’énergie, a une capitalisation de 18,06 milliards de dollars. Sa croissance sur 5 ans est de 9,71 %, probablement due à de la croissance externe. L’EV/EBITDA de 11,3x est un peu élevé, et le P/E (calculé à environ 18x avec 1 milliard de bénéfices nets) est hors zone value. Le ROIC est moyen à 6,01 %, et il n’y a pas de dette nette. Le rendement du dividende est de 4,76 %, mais le rendement total pour l’actionnaire tombe à 3,97 %, indiquant une dilution. Les FCF sont négatifs, ce qui suggère de fortes dépenses d’investissement ou un problème structurel sur le BFR, rendant le payout ratio insoutenable (>100 %).
Terna est à éviter pour le moment.
Conclusion
Ce top 10 italien offre des profils variés. Pour un investisseur value, Eni se démarque avec un EV/EBITDA attractif et un rendement élevé, bien que sa rentabilité soit modeste. Pour un investisseur croissance, Ferrari et Prada sont intéressants, attention au risque de déception sur Ferrari ! UniCredit peut convenir à un investisseur cherchant du rendement via dividendes et rachats d’actions, malgré l’absence de décote. En revanche, Intesa, Generali, Poste Italiane, Leonardo, Enel, et Terna sont à éviter en raison de valorisations tendues, de risques sectoriels, ou de problèmes de soutenabilité des dividendes. Cette analyse n’est pas un conseil en investissement ! Faites vos propres recherches avant de prendre une décision.
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